Paroles d’Aînés : Un projet de mémoire locale au cœur de notre territoire
Préserver la mémoire vivante de nos anciens
Le projet "Paroles d’Aînés" est une initiative citoyenne et culturelle qui vise à recueillir les témoignages des personnes âgées de notre commune. À travers leurs récits de vie, nous découvrons une richesse humaine inestimable, un patrimoine immatériel qui mérite d’être transmis aux générations futures.
Nos objectifs
Collecter les récits de vie : souvenirs d’enfance, métiers d’autrefois, traditions locales, événements historiques.
Créer une archive vivante : enregistrements audio, vidéos, textes, accessibles en ligne et en bibliothèque.
Favoriser le lien intergénérationnel : les jeunes participent activement à la collecte et à la valorisation des témoignages.
Valoriser le patrimoine culturel local : à travers des expositions, publications et rencontres publiques.
Un projet collaboratif et inclusif
Ce projet mobilise les habitants, associations, établissements scolaires, maisons de retraite et élus locaux. Ensemble, nous construisons une mémoire collective qui reflète l’identité et les valeurs de notre territoire.
Pourquoi c’est important
Les aînés sont les témoins directs d’un passé précieux.
Leurs paroles sont souvent fragiles et menacées d’oubli.
Ce projet permet de réconcilier passé et présent
Accès directs :
Témoignages écrits
J’ai toujours aimé jouer.
Déjà petite, à l’école, je profitais de chaque récréation pour jouer à la marelle ou à chat perché avec mes copines.
À l’époque je vivais avec ma mère et ma sœur cadette. À la maison après le repas, nous occupions nos soirées en jouant aux cartes.
La canasta, c’était mon jeu préféré ! C’est un jeu très simple où il suffit de savoir compter pour jouer alors, dès quatre ans nous étions initiés !
Yvonne, 82 ans
Berdoues
Moi j’ai eu quatre enfants et comme on disait dans ma famille : le premier c’était un essai, le deuxième une confirmation, le troisième un chef d’oeuvre et le dernier un accident !
Jeanne, 84 ans
Barcugnan
Dans ma famille tout le monde parlait le patois.
Ma mère était née à Labéjan, mon père lui venait de l’autre côté des Pyrénées.
Après la première guerre mondiale, il était venu en France pour aider à reconstruire le pays. Ce pays qui est devenu le sien. Il ne parlait pas français, il parlait le patois de chez lui, l’Aragonais. Mais lui et ma mère qui parlait gascon se sont toujours entendus ! Comme on dit en gascon raï (qu’importe) !
Robert, 73 ans
Miramont d’Astarac
Je me souviens petit, nous avions une voisine qui s’appelait Marie-Louise. Elle ne parlait que le gascon ; comme tout le village d’ailleurs ! Il n’y avait que ma génération qui parlait le français. On l’apprenait à l’école, mais à la maison tout le monde parlais gascon !
Jacques, 75 ans
Miramont d’Astarac
Moi je suis née pas loin d’ici, du côté de Masseube. J’étais l’aînée d’une fratrie de quatre enfants. À partir de quatre ans et demi j’ai commencé à aller à l’école. C’était une véritable épopée : 3 kilomètres à pied le matin et 3 km à pied le soir ! Et ça sous tout les temps, qu’il vente ou qu’il neige ! Au début j’aimais ça, mais ça n’a pas vraiment duré. Je préférai être au grand air que dans une salle de classe ! Dès que j’ai pu, je suis devenue paysanne et j’ai repris la ferme familiale avec mon mari. On avait des volailles, des oies et des canards gras ! Et près de quarante hectares à cultiver, c’était un sacré boulot !
Emilienne, 94 ans
Saint-Médard
Quand j’étais plus jeune, j’adorai danser ! Avec mes amies, nous allions au bal pour nous amuser mais aussi pour fricoter ! Valse, tango, paso doble, tchatchatcha… Je pouvais danser des heures...
Mais attention, je n’acceptais les invitations que des beaux garçons !
Jacqueline, 83 ans
Montaut
Je suis née en 1934, à Trie-sur-Baïse. Ma mère s’appelait Suzanne Doneys, marié Dutrey. Mon parrain s’appelait Alphonse, c’était le frère de mon père. Tous deux vendaient des vêtements sur le marché de Trie. Des tricots, des gilets, des vestes… Je ne sais pas si leur affaire était très claire, mais ça permettait d’améliorer le quotidien !
J’ai quitté mes parents dès que je me suis mariée. J’ai eu deux enfants que j’ai dû élever seule après le décès brutal de mon époux. J’ai trouvé un travail à Mirande où j’ai fait ma carrière comme agent au lycée agricole. Les temps étaient difficiles, mais j’avais la chance d’avoir ma famille autour de moi.
Arlette, 91 ans
Montaut
Quand j’étais enfant, j’ai le souvenir de grands rassemblement de famille ! On se voyait souvent, toutes les occasions étaient bonnes pour se retrouver ! En été, les tables étaient installées dehors et les hommes s’occupaient des grillades de canard. En hiver, ma grand-mère nous préparait souvent de la garbure. Sans doute la meilleure que je n’ai jamais mangée !
Jean-Michel, 77 ans
Duffort
J’habite à Saint-Martin mais mon exploitation est à Belloc-Saint-Clamens. J’ai repris la ferme familiale il y a maintenant plusieurs décennies et j’y élève une volaille festive d’excellence ! Ma mère qui vient d’avoir 100 ans avait été la première à mettre au point le chaponnage en une opération (castration du coq en une fois au lieu de deux). Une véritable révolution que l’on pratique encore aujourd’hui !
Xavier, 76 ans
Saint-Martin
Je me souviens enfant du train qui passait par Mirande ! J’étends encore le bruit de la locomotive qui traversait la campagne. Je l’ai pris une fois et je m’en souviens encore ! Comme on dit maintenant « ça secouait sec ! » Il faut dire qu’à l’époque c’était presque le voyage d’une vie que d’aller jusqu’à Tarbes !
Jean-Claude, 83 ans
Belloc-Saint-Clamens
Quand j’étais petite, j’allais à l’école à Viozan. Il n’y avait qu’une seule classe qui n’était pas très grande. Heureusement, parce qu’elle n’était chauffée que par un petit poêle à bois. Je me souviens qu’un garçon qui y mettait son pain pour le faire griller… D’ailleurs un jour l’institutrice l’a appelé au tableau : le pain est resté à chauffer jusqu’à griller ! Il y avait eu tellement de fumée qu’on avait dû quitter la classe !
Monique, 76 ans
Lagarde-Hachan
Mon père René Dutrey était l’ancien maire du village. Il occupait ses fonctions pendant la seconde guerre mondiale. Il n’en a jamais vraiment parlé. Tout ce que je sais de son engagement je l’ai appris à l’âge adulte. À la maison, la table où l’on mangeait était divisée en deux : d’un côté nos assiettes et de l’autre son bureau. Je me souviens qu’il y avait un tas de papiers. Il y avait aussi un porte-tampons où était glissé celui qui lui servait à faire des faux-papiers.
Dany, 75 ans
Saint-Martin
Je suis née à Bastanous. Comme mes parents, j’ai toujours vécu ici. J’habite une grande ferme aux murs de terre, juste à côté de l’église. Les gens du village s’y retrouvaient pour discuter, rigoler, et même parfois pour pleurer. À côté, il y a une toute petite maisonnette qui ne paye pas de mine. Une porte, deux fenêtres, une pièce. On y faisait la fête et des grands repas après les parties de chasse.
Claudine, 78 ans
Manas-Bastanous
Je me souviens mon père qui était agriculteur me disait toujours « fait tourner tes cultures et mets du colza dans ta rotation, parce que cette plante se nourrit de souffre ».
Ici la terre est puissante et riche, pleine de limon et de terres arables. C’est elle qui nous nourrit mais c’est à nous de la nourrir.
A chaque saison ses travaux et ses cultures. Il faut être patient. On sème, on bine, on attend que ça pousse, on regarde, on attend qu’il pleuve et on attend pour récolter.
C’est un équilibre précaire mais harmonieux. Cette terre j’en ai hérité et aujourd’hui je la transmets.
Ça fait bientot 20 ans que j’ai repris l’exploitation familiale et c’est parce ce que ça lui tenait à cœur que je suis passé en bio au début des années 90. Ce qui m’intéresse c’est d’alimenter les plantes et de cultiver l’abondance.
Maintenant c’est mon neveu qui a repris les terres et il m’entend souvent dire « fais tourner tes cultures… »
Jean Jacques
Saint MédardTémoignages audios
Plongez dans les récits tendres et vivants qui nous ouvrent les portes de notre passé.
À travers ces enregistrements, sont partagés des histoires de famille et bribes d'enfance qui dressent en pointillé le portrait d'un territoire.
Chaque audio est une fenêtre sur une époque révolue, où les souvenirs se mêlaient aux travaux des champs, où les voix des anciens résonnaient dans les maisons, et où les saisons rythmaient la vie avec simplicité et poésie.
Ces témoignages, à la fois intimes et universels, nous invitent à redécouvrir la mémoire d’un territoire, à écouter le murmure du temps, et à ressentir l’âme profonde de l'Astarac : une terre de collines douces, de champs dorés, de villages paisibles et de traditions rurales.
Entretien avec Jean-Claude Gaye : le gascon, une langue en héritage
Entretien avec Jean-Claude Gaye: la paysannerie, une histoire familiale
Entretien avec Jean-Claude Gaye : Souvenirs de vacances à la campagne
Témoignages vidéos - Projet intergénérationnel soutenu par les Francas du Gers
Dans ce film sensible et plein d’humour, partez à la découverte d’un projet intergénérationnel qui tisse des liens entre les âges. À Astarac Arros en Gascogne, des jeunes du territoire rencontrent des personnes âgées, accompagnés par le regard bienveillant des aides à domicile.
À travers des échanges spontanés, des sourires partagés et des anecdotes touchantes, cette vidéo nous invite à redécouvrir la richesse des liens humains, la transmission des savoirs, et la beauté des rencontres entre générations. C’est une ode à la mémoire vivante, à la convivialité gasconne, et à l’importance de créer des ponts entre les âges.
Précieux, ce témoignage célèbre la parole, l’écoute et la chaleur d’un territoire où l’on prend le temps de se parler.
