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Piste de compréhension |
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Beccas |
Silvia Maffioli (Italie) |
Eterno Effimero |
« Deux demi-cercles superposés, image miroir en diagonale, une autre représentation du cercle, du tout comme une altération de la continuité. Eternel et éphémère forment un oxymore que seul le marbre peut rendre réel. » |
Explorant une réflexion sur le rapport entre l’humain et la nature, entre la fragilité et la puissance, l’éphémère et l’éternité, Silvia Maffioli s’applique à faire naître la tension constante entre le complet et l’inachevé. Avec une force expressive remarquable, ses compositions alimentent l’esthétique contrastée dont les formes pleines et vides entraînent, dans une savante harmonie, une mutation géométrique ouverte. Par une combinaison faites d’ouvertures et de possibilités, la transformation opère telle dans une image fixe de l’éphémère. Accompagnant et soutenant le changement, le drapé est à l’image d’un cœur passionné qui fusionne et protège la logique d’une raison normée. Ce fragile équilibre à la poésie palpable invite à réfléchir sur ce qui, dans nos quotidiens, peut incarner par sa beauté, sa sincérité ou sa profondeur, l’essence de l’éternité. |
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Barcugnan |
Laura Marcos (Argentine) |
Victorinos |
« Comme un contraste avec la technologie qui augmente, le couteau multifonctions, est un objet simple qui permet de mettre un peu d’humour face à tant de dichotomies. » |
Explorant des thèmes profonds comme la liberté et la transformation, Laura Marcos s’inspire de formes symboliques où abstraction poétique et figures évocatrices s’entremêlent élégamment. Dans des matériaux bruts, des formes pliées ou fragmentées inspirées de l’art japonais traditionnel du papier plié soulignent, entre force et fragilité, les quêtes intérieures de l’homme moderne. Rigueur formelle et sensibilité organique s’articulent pour évoquer la multiplicité de l’individu qui, tel le couteau suisse, s’adapte et se réinvente derrière l’apparente neutralité d’une violence contenue. Entre fonction et émotion, objet et être, outil et œuvre, l’artiste suggère ainsi la fragilité retenue d’une introspection silencieuse animée par le soucis de modularité face aux changements hostiles de notre monde. |
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Bazugues |
Evrim Kilic (Turquie) |
Le sens de l'évolution |
« Cette sculpture en bois aborde le thème du partage à travers le rythme universel de la musique. La figure enfantine avec ses écouteurs et son sac à dos, établit, grâce aux liens invisibles de la musique, un espace commun avec les autres. » |
Mêlant habillement figuration et symbolisme poétique, Evrim Kilic explore des thèmes comme le voyage, la transformation et la liberté. Dans une démarche émotive et narrative, ses œuvres donnent vie à des personnages qui deviennent les vecteurs de valeurs collectives. Postures, gestes et objets ancrent ainsi ses figures dans l’expressivité dynamique de notre société contemporaine afin de servir une réflexion sur nos trajectoires communautaires et personnelles. Matière noble et brute, le bois incarne le lien avec la nature et la terre interrogeant subtilement la question du passage entre nos racines et notre avenir. Avec son casque et son sac à dos, cette petite fille, droite et immobile, nous invite à ressentir les ondes invisibles qui, à l’image de la musique, relient l’humanité dans un langage universel. |
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Berdoues |
Coralie Quincey |
Muse |
« Les angles et les plans accrochent l’ombre et la lumière comme le reflet de la complexité de l’âme humaine. » |
Formée auprès d’artisans tailleurs de pierre pendant plus de dix ans avant de devenir artiste indépendante, Coralie Quincey fonde sa démarche sur la relation intime avec la matière minérale qu’elle considère comme vivante, vibrante voire organique. Par sa quête de formes pures, harmonieuses et sensibles, elle explore la féminité et la mémoire du corps. Avec une attention particulière portée à la sensualité, lignes courbes et formes rondes incarnent l’image idéale la féminité tant féconde qu’immatérielle. Faisant référence à la beauté intemporelle des déesses de la statuaire antique, cette œuvre propose une étrange silhouette aussi figée qu’ondulante. Entre vide structural et attributs archétypales presque outranciers, le public est amener à contempler non seulement une figure mais une présence dont l’énergie, contenue dans la forme, amène à se questionner sur la place de la femme moderne dans notre société. |
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Castex |
Renate Verbrugge (Nouvelle-Zélande) |
Ce monde qui change |
« Ce cube représente notre monde qui est dans un état de changement permanent. Les lignes irrégulières représentent la façon dans chaque pays, chaque peuple, chaque individu réagit aux difficultés qui se présentent. » |
Inspirée par la recherche constante d’harmonie entre la forme et l’émotion, Renate Verbrugge enracine son travail dans une exploration sensible de la forme humaine et de la relation entre les êtres. Dans une approche intuitive équilibres, courbes et tensions, mises en mouvement, s’expriment dans un art emprunt d’une sensualité à la fois organique et symbolique. Semblant évoquer la mutation constante de notre environnement, qu’il soit naturel, social ou intérieur, cette sculpture sonde l’instant de la transition entrelace passé et avenir. Figurant une métamorphose aussi fluide qu’abstraite, cette représentation, comme personnifiée, invite à considérer la transformation constante d’un monde en mutation, offrant ainsi l’opportunité d’une méditation contemplatrice sur la résilience féconde qui permet d’embrasser le changement avec grâce. |
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Clermont- Pouyguillès |
Amar Elisasy (Iran) |
The fiesta kiss |
Cette sculpture capture un moment de tendresse entre un girafe et son petit. Le geste incarne le partage d’une chaleur émotionnelle. C’est un hommage à la forme la plus pure de l’amour qui commence par un baiser et unit les cœurs au-delà des frontières. » |
Avec un parcours marqué par une approche transdisciplinaire, Amar Eliasy explore les tensions entre culture populaire, mémoire collective et symboles universels. Dans une démarche tant critique que poétique, il sonde les codes visuels de notre société contemporaine afin d’interroger les rapports humains et les représentations sociales. Objets familiers issus de l’imagerie populaire deviennent les symboles accessibles d’un récit moderne ancré dans la construction identitaire. Comme une célébration du lien maternelle et de l’amour pur, cette sculpture invite à repenser le rapport à l’autre dans son geste le plus simple. Moment intime par excellence, ce baiser, placé dans l’espace public, devient ainsi un spectacle collectif questionnant symboliquement nos relations et notre lien à l’émotion. |
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Estampes |
Tonguc Sercan (Turquie) |
Together |
« Les cordes colorées représentent nos différences, les boutons sont les éléments qui nous unissent. Partageant une seule bobine, ces fils suivent leur propre chemin en harmonie. » |
Avec une approche tant figurative que conceptuelle, Tonguc Sercan propose un art expressif profondément nourrit par un sens de l’engagement social et du symbolisme universel. Contextuelle, sa démarche privilégie une narration visielle accessible où les formes ludiques et les objets familiers deviennent les vecteurs privilégiés d’un message poétique universel. Pensé pour interagir avec les passants, son art se joue des éléments du quotidien pour évoquer la dimension humaine et collective qu’ils peuvent incarner. Interrogeant d’abord, cette œuvre stimule une réflexion autour de la société et des liens qui nous unissent. Teintées d’autant de couleurs que ces fils, nos vies individuelles, par la pluralité et la diversité de nos identités, tissent métaphoriquement la toile d’une histoire commune où l’équilibre de la tolérance ne tient parfois qu’à un fil. |
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Labéjan |
Alex Labejof (France) |
Up and down |
« Pour appréhender mes sculptures, il faut les voir sur plusieurs angles, tourner autour, lever les yeux, éprouver la lourdeur d’une masse ou la légèreté d’une colonne. Cerner les vides quand l’œil est agacé par ce qu’il voit derrière et qui lui semble opportun. Se rappeler alors que le vide est une matière, une transparence. » |
D’origine métissée, ayant grandi à la croisée des cultures, Alex Labejof est intrinsèquement marqué par la cohabitation des civilisations et le mélange des traditions. Sculpteur autodidacte, son travail s’applique à relier les peuples en valorisant leurs différences selon une recherche d’harmonie des matières contrastées. Avec une logique de dualité et de tension constructive, dans un jeu d’oppositions de matières, l’oscillation entre aspiration et gravité s’inscrit dans un mouvement ambivalent. Comme une allégorie symbolique du parcours humain, entre luttes et résiliences, cette œuvre est une invitation sensible à ressentir les forces contraires et à réfléchir sur l’équilibre physique ondulant du cycle naturel. |
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Malabat |
Ihor Tkachivskyi (Ukraine) |
Emotion of cold love internet |
« Ma sculpture reflète la réalité d'aujourd'hui, alors que l'humanité effectue une transition vers une autre réalité. Les dépendants d'internet consacrent beaucoup de temps à des personnes du monde virtuel. C'est vrai, nous voyons ce qui se passe partout sur la planète mais cela nous empêche de passer du temps avec nos proches. Sujet très actuel que la transition qualitative du passé vers l'avenir, mais peu importe la force de notre envie, le futur est déjà là. » |
Dans une habile tension entre archaïsme et modernité, alliant matière brute et formes épurées, Ihor Tkachivskyi exprime une quête de sens tant universelle qu’insondable. Puisant son inspiration dans la nature majestueuse et l’architecture traditionnelle de sa région natale, il réalise des pièces monumentales au langage sculpté expressif. Tel un sculpteur de l’intangible, explorant les émotions éternelles et les sentiments profonds qui animent la nature humaine, il initie un dialogue introspectif qui, comme une expérience sensorielle intime, pousse le spectateur à ressentir, à réfléchir voire à se confondre dans l’ambivalence de ses propres émotions. |
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Miramont d'Astarac |
Ellix Brown (Angleterre) |
Dépassement |
Nous façonnons des liens pour bâtir le propre de la vie : la relation humaine. » |
S’appuyant sur les qualités naturelles de la pierre pour révéler mouvement, présence et abstraction, Ellie Brown, sans en imposer une image, explore la silhouette féminine. En laissant émerger les figures grâce à un équilibre entre maîtrise et intuition, elle façonne la matière pour en exposer les subtils changements de textures et de profondeurs. La douceur du corps est ainsi suggérée dans la dureté de la pierre qui s’incarne et prend vie à travers des formes organiques presque cutanées. Par un creusement instinctif de la forme humaine, cette œuvre souligne la fragilité identitaire contrainte par les limites du corps. Comme une image tangible de ses vicissitudes intérieures limitantes où force et fragilité se confondent silencieusement, le spectateur est amené dans une introspection servant la révélation de ses capacités à s’affranchir des barrières qui lui semblent infranchissables afin de se dépasser et transcender sa condition. |
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Moncassin |
Zdravko Zdravkov (Bulgarie) |
Vers le ciel |
« Dans ce projet j’ai essayé de reproduire la croissance d’une brindille de bois comme métaphore du développement spirituel personnel. » |
Par l’articulation de formes abstraites agencées dans une tension prégnante entre pesanteur et légèreté, Zdravko Zdravkov s’attache à exprimer l’idée du mouvement et de l’élévation transformatrice. De ses structures élancées jouant sur la verticalité et l’équilibre, naît une abstraction poétique dans laquelle les formes semblent prêtes à se détacher du sol. Par l’étude subtile de la lumière et des vides, la matière incarne une sorte de mutation suspendue. Avec des éléments reliés et développés selon un axe vertical, cette œuvre s’attache à créer un sentiment d’harmonie servant une élévation intime éthérée. Suggérant l’ancrage terrestre s’ouvrant progressivement au monde céleste, cet hommage à la résilience est une invitation tangible à lever les yeux et à ressentir la tension qui, entre le visible et l’invisible, marque le point de bascule entre le sol et l’air, la matière et le rêve, le terrestre et le spirituel. |
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Montaut |
Julie Glaspy (Canada) |
Tiré par le vent |
« Convaincre une pierre de devenir autre chose n’est pas une mince tâche. Bruyante, poussiéreuse, sale, il faut travailler avec amour pour faire quelque chose à partir de rien et permettre à la lumière et au mouvement de changer la perspective de ce qui était autrefois compact. » |
Initiée au travail de la pierre aux côtés d’aînés autochtones de la Colombie-Britannique, Julie Glaspy s’attache à explorer la relation intime qui lie matière et création. Ce processus long et physique qu’elle définie souvent comme « un labeur d’amour » sert l’émergence de la beauté dans le néant. Organique et expressif, son style privilégie une approche intuitive où la matière guide le geste. Dans un mouvement intérieur, émerge alors de la masse l’inattendue trajectoire inventive. Tel le vent, invisible mais puissant, la main dessine des formes ondulantes dans un déséquilibre où tension contenue de la matière et douceur envolée pantomime s’articulent dans une poésie inspirante qui, comme un miroir des états intérieurs, invite à ressentir plutôt qu’à comprendre. |
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Mont-de-Marrast |
Inna Tkachivska (Ukraine) |
Past and future |
« Ma sculpture met en image un homme et une femme partageant une amitié sincère sur le chemin de la vie. C’est un transfert de bonnes émotions sur le chemin de l’éternel. » |
Formée aux arts textiles et aux techniques artisanales, Inna Tkachivska, de part son parcours éclectique et international, nourrit une démarche centrée sur les relations interpersonnelles, la mémoire collective et l’identité émotionnelle. Son approche sensible et narrative fait de chacune de ses oeuvres un fragment de récit à la fois personnel et universel. Répondant à une recherche de l’esthétique épurée, les formes symboliques traitées avec émotion inspirent à l’introspection dans un espace où l’intime et l’historique dialoguent poétiquement. Solides et enracinées, ces mains, traitées comme la métaphore du lien amical, semblent rejoindre le ciel dans un mouvement vertical qui invite le spectateur à s’interroger sur les êtres et les valeurs qui nourrissent son passée et portent son avenir. Comme incarnée, cette œuvre s’inscrit dans les relations, dans le lien à l’autre et dans la possibilité de continuer à vivre ensemble. |
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Ponsampère |
Nesrin Karacan (Turquie) |
Table et boucle du temps |
« La table est l’objet avec lequel les gens partagent la nourriture et les sentiments. Cette sculpture représente cette fixation narrative belle et parfois sublime ou remplie de mémoire. » |
Explorant la dualité entre le Pop Art et le Minimaliste, Nesrin Karacan inscrit son art dans une réflexion profonde sur la société contemporaine avec un attachement particulier porté aux dissensions entre consumérisme, mémoire et abstraction. Cherchant à capter l’esprit d’une époque, elle s’emploie à transcrire le désir aliénant et impétueux de notre société avide de posséder les objets standardisés que vendent les publicitaires. Empruntés à la culture quotidienne et populaire, les objets qu’elle traite sont épurés à leur paroxysme jusqu’à devenir une concrétisation visuelle de l’essentiel. Oscillant entre saturation et dépouillement, entre matérialité et abstraction, cette œuvre incarne, au lendemain d’une pandémie, l’ambivalence entre la stabilité d’un espace refuge et la cristallisation d’une expérience collective mise sur pause, comme enfermée dans une boucle temporelle où passé, présent et futur se rejoignent. |
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Sainte-Aurence-Cazaux |
Omar Pouye (Sénégal) |
Rite et transition |
« Deux mains : celle du vieux sage qui transmet le pouvoir ancestral à celle de l’enfant initié pendant le rituel de la cérémonie de transition des bois sacrés d’Afrique et qui marque le passage de l’adolescence vers l’âge adulte. » |
Profondément ancré dans les valeurs culturelles africaines, Omar Pouye cherche à exprimer la cohabitation tangible entre des rites traditionnels et les dynamiques sociales actuelles. Matérialisant des récits identitaires à travers des formes sculpturales puissantes, son art se nourrit de symboles ancestraux et interroge sur les mutations sociétales et humaines. À l’image du rituel sacré marquant le franchissement d’une étape existentielle clef, cette œuvre fige dans la matière le moment suspendu rejouant ainsi le basculement entre immaturité et sagesse, tradition et modernité, entre identité héritée et identité choisie. Comme ces mains, cet espace entremêle vulnérabilité et puissance symbolique, amenant le spectateur à s’interroger sur sa propre condition, sur les étapes qui ont marqué son existence et sur la transmission qu’il en fera pour les générations futures. |
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Sainte-Dode |
Antonio Jurado (Sénégal) |
Any Can |
« Les objets du quotidien sont le reflet de notre vie : ils circulent parmi les gens, servant de témoins au présent et de témoignages au futur du mode de vie que nous partageons. » |
Riche d’une formation académique en arts plastiques, Antonio Jurado propose un art minimaliste aussi conceptuel que critique. Menant une réflexion constante sur la place que les objets ordinaires occupent dans notre quotidien, il cherche à transcender leur fonction initiale pour qu’ils deviennent les vecteurs sensibles d’une médiation philosophique fondamentale. Décontextualisé et détourné, l’objet ainsi mis en scène se dépouille de sa banalité pour devenir l’artefact symbolique de la société qui l’a produit. Isolé, l’objet magnifié, révélant silencieusement son potentiel à la fois poétique et transgressif, devient l’incarnation d’une fracture culturelle. Comme une image archétypale totémique de notre société de consommation, cette œuvre ouvre un espace de résonance nous invitant à nous interroger sur rapport aux choses, à nous projeter dans le temps et à imaginer ce que les générations futures retiendront de nous. |
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Saint-Elix-Theux |
Elparo (Italie) |
Communicare |
« Cette sculpture est le fruit d’une réflexion sur la notion même de partage. Ce terme ambivalent nous ramène à la notion de mise en commun, d’avancée mutuelle mais aussi de division. » |
Sculpteur autodidacte, Elparo se distingue par son approche artistique sensible à la fois organique, expérimentale et minimaliste. De ses nombreux voyages en Europe, en Océanie et en Afrique du nord, il puissé un sens aigu des territoires, des lieux et des ressources locales. Dans une recherche constante de dialogue avec l’environnement, il conçoit son art comme une expérience collective et collaborative dans laquelle le geste artistique devient source de partage et de transmission. Entre volume et texture, ses créations monumentales aux équilibres fugaces ouvrent un dialogue entre l’œuvre, l’espace et le contemplateur. Entre pleins et vides semble, cette sculpture, dans un mouvement fixe, offre à voir l’intervalle fécond où les idées et les émotions peuvent circuler entre les êtres. Comme une invitation symbolique, cette œuvre incite à communiquer, à se lier, à échanger et à partager. |
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Saint-Martin |
Valeria Vitulli (Italie) |
Cosmos |
« J’aime le symbolisme primaire de la sculpture, aborder l’essentialité plastique des formes simples et synthétiques. Je suis fascinée par les sujets absolus, loin de toute subordination entre sens et signifiant, par les présences puissantes en elles-mêmes. » |
Nourrie d’une réflexion enraciner dans l’introspection, la mémoire et la nature, Valeria Vitulli façonne ses œuvres avec une rigueur formelle et une sensibilité poétique affirmées. À travers l’expérimentation de formes épurées et organiques, elle propose une essence biomorphique tournée vers l’universel et le symbolique. Émotions feutrés, tensions intérieures tumultueuses et forces vitales cosmiques s’expriment avec la puissance de présences autonomes. Donnant forme à l’origine et à l’expansion de la matière, cette œuvre, par ses volumes arrondis, ses lignes douces et ses creux énigmatiques, évoque le moment suspendu d’une genèse silencieuse où l’énergie créatrice et fondamentale émerge lentement du vide. Sorte d’organisme primitif suggérant l’univers en gestation, cette œuvre invite à la contemplation révérencieuse de la beauté qui naît, croit et se transforme. |
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Saint-Médard |
Janine Kortz-Waintrop (Allemagne) |
Le Hasard |
« Par le même geste qui compose et dégage des formes dans ce qui, à nos yeux, est épaisseur et opacité de la matière, main main de sculpteur articule le sensible et l’intelligible, le physique et le métaphysique, me permettant de toucher et de voir une fermentation et une ferveur qui, habituellement, nous échappent ». |
Profondément marquée par la mémoire, l’architecture primitive et l’imprévisible, Janine Kortz-Waintrop travaille les matières qu’elle assemble avec une grande sensibilité accordée aux textures et aux formes. S’inspirant des civilisations anciennes, des ruines et des traces du passé, elle réinterprète des formes archétypales selon une esthétique contemporaine acceptant l’imperfection et l’inattendu. Porteuse de stabilité et de mystère, la combinaison d’une structure cubique massive reposant sur de frêles piliers joue sur l’équilibre et la géométrique dans une tension subtile entre immobilité et fragilité. À l’image du destin, cette œuvre incarne la dualité entre l’ordre et le chaos, et invite à la contemplation lucide de l’inattendu qui, encouragé par des forces invisibles, échappe au contrôle humain emprunt de rationalité. |
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Saint-Michel |
Oscar Aguirre Comendador (Cuba) |
Petit Village |
« Tout est recherche de l’élégance dans la combinaison d’angles droits et de courbes sinueuses en parfaite harmonie. Perfectionnisme et minimalisme, finition et pureté visuelle, un style bien à moi, à la fois classique, équilibré et raffiné. » |
S’inscrivant dans une démarche artistique profondément ancrée dans la mémoire collective, l’histoire et l’identité, l’œuvre de Oscar Aguirre Comendador se distingue par une esthétique formelle et une profondeur conceptuelle codifiée. Entre équilibre et proportions, dans un style conjuguant classicisme historique et non-conformisme assumé, ses assemblages rigoureux de formes simples interrogent le spectateur dans un dialogue entre la forme, le temps, l’espace et la mémoire. Évoquant une architecture miniature, presque prototypale, la sculpture converse directement avec le paysage environnant en explorant la notion d’habitat comme un refuge mémoriel identitaire. Son implantation, comme une sorte de condensation poétique de l’espace habité, révèle une métaphore de la communauté humaine réduite à l’essentiel. |
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Saint-Ost |
Natasha Chistyakova-Blanc (Russie) |
Daphné |
« À 4 ans, je ne voulais pas dessiner des princesses mais faire de la sculpture monumentale. Je n’ai jamais changé d’identité. » |
Se distinguant par une maîtrise virtuose des matériaux, Natasha Chistyakova-Blanc explore la matière dans toute sa diversité avec une prédilection pour les formes épurées et les volumes puissants. Entre éléments naturels et mythes fondateurs réinterprétés dans une esthétique contemporaine mêlant harmonie des forces et poésie du geste, ses œuvres, comme des cadres ouverts sur le paysage, sont pensées pour dialoguer avec leur environnement. Revisitant le mythe antique de la nymphe poursuivie par Apollon et métamorphosée en laurier, cette œuvre, dans un jeu habile de textures, capte le moment de bascule où le corps humain devient végétal et où la fuite devient renaissance. Conçu comme un espace de résonance entre le mythe et le monde contemporain, ce manifeste monumental, incarnant la fragilité de l’identité, invite le spectateur à réfléchir sur sa propre condition et sur les mutations intérieures qui l’envoûtent. |
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Sarraguzan |
Christian Pierrefix (France) |
Cascade |
« Mon nom Pierrefix, mon surnom, Duroc, j’étais destiné à sculpter ! Aujourd’hui l’art est mon échappatoire pour explorer les paradoxes humains et les dualités de notre monde. » |
Se définissant autant comme artisan que comme artiste, Christian Pierrefix dit Duroc pratique le travail exigeant de la taille directe à travers lequel, guidé par un soucis constant et appliqué de façonner, il approfondit l’exploration sensible de la matière. Animé par un geste transparent qu’il aime offrir au monde, son style marque les dualités assumées entre rugosité et douceur, verticalité et rondeur, masculin et féminin. Abstraites mais aux formes familières, ses œuvres archétypales résonnent avec notre mémoire collective et expriment les tensions intérieures propres à chaque être humain. Combinées, les matières dures deviennent le support d’un élan souple et contrasté. Face à cette subtile harmonie contradictoire entre pleins et vides, force et délicatesse, immobilité et mouvement, le spectateur est invité à mettre en exergue les tensions silencieuses qui sculptent en lui les paysages invisibles de sa dichotomie. |
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Villecomtal sur-Arros |
Bahman Chegeni (Iran) |
Balanced or unbalanced |
« L’équilibre n’est pas toujours associé à la stabilité, et il se redéfinit à chaque moment de la vie. Parfois, ce qui se passe dans la forme semble contredire le sens. » |
Sculpteur iranien d’origine kurde, Bahman Chegie, profondément façonné par son vécu personnel lié à la guerre, à la discrimination religieuse et à la quête de liberté, s’attache à témoigner des pressions sociales, politiques et humaines. Puisant son inspiration dans les relations interpersonnelles, les conditions de vie et les traumatismes collectifs, il propose des œuvres aux formes symboliques puissamment expressives. Entre beauté de la forme et brutalité de la matière, entre pondération et déséquilibre, cette œuvre fait écho aux névroses et aux tourments de l’homme moderne qui évolue dans un monde contemporain incertain. Entre grâce et rigueur, le public est appelé à ressentir l’oscillation constante d’un univers antinomique tiraillé entre la chute et le redressement, l’effondrement et paix, l’harmonie et le chaos. |
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